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Le Perret des champs



photopierreperret.jpgPierrot, plus connu aujourd’hui sous le nom de Pierre Perret, est né dans les choux du Sud-Ouest de la France, à Castelsarrasin. Haut comme trois pommes, il découvre la nature, celle des prés avec Mémé, du jardin avec Maman, des parties de pêches avec Papa... “J’ai été bercé par cette nature. Je me souviens de mes premières escapades dans la vallée de la Garonne. Un enchantement ! Avec Mémé, on cueillait les pradélets (1) dans les prés. Très tôt, j’ai ramassé des asperges sauvages, cueilli des pissenlits, j’ai su distinguer le séneçon de l’armoise... A six ou sept ans, je pêchais le goujon ou les ablettes dans le canal près de la maison pour ramener une friture à Maman. Papa m’emmenait à la pêche aux écrevisses et Maman préparait le court-bouillon sur le feu au bord du ruisseau. Quand on est plongé dans cet univers à cet âge-là, ça laisse des traces !”. Pierre Perret n’oubliera jamais les parfums champêtres de son enfance évoqués avec saveur dans ses mémoires (2). C’est dans le jardin de sa maman qu’il a semé ses premiers légumes et récolté ses premières déconvenues. “Avant de partir en colo, j’ai bêché un carré de deux mètres sur deux et semé une volée de grains de maïs, une poignée de haricots tarbais et trois pieds d’artichauts”. Les plants commencent à sortir et le pitchoun rejoint cette jolie colonie de vacances qui le rendra un jour célèbre. “En colo, j’y pensais tout le temps ! A mon retour, plus rien !” Les artichauts “sacrément délicieux” ont été dégustés en famille “et les lapins se sont régalés des pieds de maïs que Maman leur a donnés” ! Seul lot de consolation, les haricots ont survécu. Ils finiront en cassoulet dans l’assiette du gastronome en culottes courtes…

Le temps des vaches maigres

Amoureux de la terre et de ses fruits, Pierre le restera toute sa vie, ne s’éloignant de la campagne que contraint et forcé. “Quand je suis monté à Paris, côté nature, il y a eu un passage à vide. Je courrais les cabarets et j’habitais une chambre de bonne…”. C’est le temps des vaches maigres pour le jeune artiste à qui rien n’est tombé tout rôti dans le bec. Quelques années de travail acharné et des centaines de boîtes de conserve plus tard, le succès commence à pointer son nez. L’occasion pour Pierre et son épouse de prendre la clé des champs. “Nous avons voulu nous trouver un coin de campagne. Je ne souhaitais pas vivre à Paris. Ce qui m’intéressait, c’était retrouver la nature. Rébecca savait ce que j’aimais et elle a cherché une maison dans la grande banlieue parisienne. Un jour, en Seine-et-Marne, elle l’a dénichée. Quand j’ai vu la maison, j’ai dit “C’est là !”. Il y a toujours de la verdure. Avec vue sur des canards sauvages. Quand on passe à côté d’eux, ils ne bougent même pas !”
Fin de la longue parenthèse citadine, retour à la terre. “Quand nous avons emménagé, la première chose que j’ai faite a bien fait rigoler ma femme : j’ai semé des salades et acheté des poules pour avoir des œufs frais. Et j’ai planté cinq ou six rosiers. J’ai fait des boutures. Rébecca m’a demandé : “C’est quoi des boutures ?” Alors je le lui ai appris : “Tu prends un morceau de tige, tu le piques en terre comme ça et tu auras un rosier”. Ma femme m’a regardé comme si j’étais un Martien ! Mais elle est devenue barjo du jardin, elle a planté, bouturé et aujourd’hui on a des milliers de roses !” Un vrai jardin de curé - “C’est ce qu’aime ma femme” - où couleurs et odeurs se mêlent dans un patchwork fleuri d’impatiences vivaces, de rhododendrons, de roses anciennes, de clématites...
“J’ai une autre maison en Normandie, au cœur des pommiers, complètement isolée.  C’est là-bas que j’écris dix heures par jour. Pendant la pause, je vais faire le tour du champ”. En attendant le tour de chant. Car toutes les chansons ou presque de Pierre Perret sont nées ici, dans ce trou normand racheté à son pote Siné, le dessinateur. "C’était mieux pour écrire que le HLM de Genevilliers où nous habitions à l’époque ! Mais j’ai eu un instant de panique. Il me fallait rembourser les deux maisons, celle de Seine-et-Marne et celle de Normandie… Puis l’oseille est arrivée !”. Et les beaux jours avec…

Tout, tout, tout sur l’huile d’olive


Entre son carré de persil, d’herbes fines, et de thym - “même en Normandie, c’est le minimum !” - ses semis de cerfeuil, son jardin fruitier où il a lui-même planté mirabelliers et pêches de vigne, et son potager, Pierre Perret cultive les bonheurs simples. Les balades au bois pour cueillir les champignons - une détente longtemps partagée avec son ami Bernard Gaillard - ou les parties de pêche pour taquiner le saumon sauvage font sa joie de vivre, comme les bonnes bouffes qui s’en suivront, avec ses vrais potes. “Très souvent, je vais au jardin. Selon les saisons, je ramasse les artichauts, les oignons blancs, les tomates - en ce moment, on a des fraises magnifiques ! - puis je me mets au piano, je fais sauter tout ça et en avant la musique !”. C’est un concert de saveurs et de senteurs, où l’huile d’olive joue sa partition. “L’olivier a traversé tous les âges, fait vivre les pays de la Méditerranée. J’ai vraiment découvert l’huile d’olive grâce à Bernard, dans son resto (3). Chez nous, dans le Tarn-et-Garonne, on ne s’en servait pas beaucoup en cuisine. Maman, c’était plutôt graisse d’oie et de canard ! Mais l’huile d’olive, quand on sait l’utiliser, c’est une jouvence pour le corps .” Et un régal pour les papilles : “L’huile d’olive, la première pression d’une huile d’olive qui sort du moulin, quand on met son nez au-dessus, c’est terrible ! Et si on trempe le doigt dedans, c’est pas mal non plus !”. Aussi vrai que nature.

                                                                                                                   A. M. Jaillet

(1) Champignons appelés rosés ou rosés des prés.
(2) Le Café du Pont - Editions le cherche midi.

(3) Le restaurant parisien L’Enclos de Ninon.


Un agenda pour tous les goûts

Après plus d’un demi-siècle de chansons et de succès, pas question pour Pierre Perret de se reposer sur ses lauriers. Il a prévu de chanter :
    – les 16 et 17 juillet au Festival des Vieilles Charrues (qui fête ses 20 ans cette année) à Carhaix, les 16 et 17 juillet, en même temps que l’Université d’été. La Bretagne a failli voler la vedette à l’Ardèche, mais Pierre et Rébecca Perret se tartineront des kilomètres pour faire aussi l’ouverture de l’Université !
    – les 28, 29 et 30 octobre à l’Olympia mythique, à Paris.
    – le 6 décembre, toujours dans la capitale, avec Les Ogres de Barback.
    – dans moult concerts programmés jusqu’au 27 mai 2012 (dates détaillées sur le site officiel de Pierre Perret : http://pierreperret.fr)
Son dernier album La Femme grillagée est sorti en novembre dernier. Un grand cru avec tout ce qui fait qu’on aime le Perret des chants : de l’engagé, du drôle, de l’irrévérencieux, du poétique, etc. De quoi patienter gaiement jusqu’au suivant, d’ici quatre ans.
Après Tous Toqués, un bouquin de cuisine aux p’tits oignons, un nouveau livre est en préparation mais “c’est encore trop tôt pour en parler”. Mystère et pomme d’arrosoir...






 


   








Dernière modification : 05/03/2012 @ 18:28
Catégorie : Université d'été 2011 - Journal de l'Université
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